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Doctorat
France
Thèses en préparation
2023
Réponses des génotypes de fonio (Digitaria exilis Stapf.) à un gradient de conditions pédoclimatiques et de pratiques agroécologiques
Titre : Réponses des génotypes de fonio (Digitaria exilis Stapf.) à un gradient de conditions pédoclimatiques et de pratiques agroécologiques
Responses of fonio (Digitaria exilis Stapf.) genotypes to a gradient of soil and climatic conditions and agroecological practices
Auteur : Akponikpe Lorraine
Université : Université de Lorraine en cotutelle avec l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) ,
Discipline : Sciences agronomiques
Sous la direction de : Séverine Piutti et de Guillaume Amadji.
Résumé
Le fonio (Digitaria exilis Stapf), plus ancienne culture céréalière domestiquée par les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest, joue un rôle essentiel pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plusieurs millions de personnes) en particulier au moment de la soudure, en raison de son cycle court. Même si sa teneur en protéines n’est pas très élevée, il comporte acides aminés (la méthionine et la cystéine) absents dans d’autres céréales alimentaires de base telles que le blé, le riz, le maïs et le sorgho. Les grains sont pauvres en gluten et bénéfiques pour les personnes souffrant de la maladie coeliaque et les personnes en surpoids, les femmes enceintes et les femmes qui allaitent, ainsi que les personnes diabétiques. Grâce à son métabolisme en C4, la plante résiste à la sécheresse et est bien adaptée aux conditions pédoclimatiques locales. En Afrique, le fonio revêt une grande importance socioculturelle notamment chez les peuples Otamari de la commune de Boukombé, dans le département de l’Atacora, qui contribue à lui seul à plus de 74% de la production nationale. Malgré ses nombreux potentiels, le fonio est resté une plante orpheline voire délaissée par les programmes de recherche et de promotion des cultures vivrières. Depuis des décennies, les rendements en grains de fonio sont généralement restés faibles (<1 t/ha) dans tous les pays producteurs avec 500-800 kg/ha en moyenne. Ceci pourrait être lié notamment à l’utilisation des cultivars hétérogènes ou plutôt de variétés populations à faible rendement, à une baisse de fertilité du sol et aux attaques parasitaires. En effet, le fonio se cultive sans apport de fertilisants minéraux et bénéficie des arrière-effets des antécédents culturaux lorsqu’il est inclus dans un plan de rotation. Cette culture présente ainsi des potentialités agronomiques intéressantes pour une intégration dans des agrosystèmes en transition agroécologique, c’est à dire dans ce contexte, utilisant de manière plus efficiente la diversité des espèces et des variétés, combiné à des améliorations agronomiques (itinéraires culturaux, introduction d’intrants organiques et/ou biosolutions). Ainsi, le fonio répond positivement aux apports de fumure organique (5 t/ha) et minérale (30 kg/ha et 50 kg/ha du complexe NPK 15-15-15 + urée) avec une augmentation de rendement jusqu’à 35%. Une fertilisation de fond à base de matières organiques comme le fumier, les sous-produits végétaux, les engrais verts et les restitutions des précédents culturaux permet de renforcer la fertilité intrinsèque du sol et constitue ainsi une alternative à l’utilisation des engrais chimiques. Parmi les biosolutions, les recherches ont indiqué que l’utilisation des champignons mycorhiziens à arbuscule comme bio fertilisants a induit une augmentation des paramètres de croissance et de la biomasse totale jusqu’à 45% et pourrait constituer une stratégie prometteuse pour l’amélioration de la productivité du fonio au Sénégal et dans d’autres pays ouest-africains. Par ailleurs, il a été révélé que les conditions climatiques influencent significativement les paramètres de croissance et de rendement des accessions de fonio. De plus la culture du fonio est caractérisée par l’inexistence de variétés améliorées, si bien que les cultivars utilisés sont demeurés généralement des mélanges poly-variétaux moins performants. Il importe de promouvoir la culture du fonio dans diverses conditions environnementales au Bénin, par l’usage de cultivars homogènes et performants et la mise en oeuvre de bonnes pratiques de conduite de la spéculation.
En préparation depuis le : 09-03-2023 .
Page publiée le 5 mai 2023