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sur le développement des zones arides et semi-arides

Titre : Modernisation agricole et ses effets sur les systemes de production agricole : Cas de la region de Sidi Bouzid en Tunisie centrale

Auteur : Abaab, Ali

Université de soutenance : Universiteit Gent

Grade : Doctor of Philosophy (PhD) 1999

Résumé
Située dans les Hautes Steppes de la Tunisie centrale, la région de Sidi Bouzid couvre une superficie de 740 000 ha dont 61% sont des terres labourables. Malgré son climat aride et semi-aride, cette région dispose d’un potentiel hydrique et édaphique assez favorable pour une mise en valeur agricole intensive. La mobilisation de ce potentiel a permis depuis quelques décennies d’entreprendre une modernisation du secteur agricole et une transformation des systèmes productifs de la région. Initié dans un contexte régional sous contraintes (aridité climatique et retard socioéconomique), cette modernisation a bénéficié d’une conjoncture socio-économique favorable caractérisée par une "convergence historique" de deux volontés : celle de l’Etat et celle des anciens agro-pasteurs de cette région steppique. La recherche entreprise a permis d’une part d’évaluer les effets de cette modernisation au niveau de la région et des unités de production et d’autre part de tirer des enseignements concernant le développement agricole durable dans une région sous contraintes écologique et socio-économique. Les principaux effets de la modernisation agricole au niveau régional concernent : (1) Une transformation profonde de l’appareil de production agricole ; (2) Une transformation du système technique de production grâce notamment à un développement remarquable de l’irrigation ; (3) Un accroissement de la production agricole permettant ainsi une contribution régionale annuelle de l’ordre de 5% à la valeur de la production nationale ; (4) Une surexploitation des ressources naturelles avec des extérnalités négatives. Les principaux effets de la modernisation agricole au niveau des unités de production concernent : (1) Une transformation générale des modes d’organisation du travail et de gestion de la main d’oeuvre, de la dynamique d’accumulation du capital productif, des structures foncières, des modes de faire-valoir et du système technique. (2) Une diversification des stratégies et des trajectoires face à la modernisation entre quatre formes sociales de production dominantes dans la région : familiale-vivrière, familiale-marchande, familiale-patrimoiniale, familiale-entrepreunariale. (3) Les unités de type familial marchand, qui disposent d’une structure de production moyenne, sont les plus aptes à assurer un processus de modernisation endogène s’inscrivant dans le temps. Les autres formes sociales de production sont menacées soit par la marginalisation soit par des crises financières ou écologiques (endettement, dégradation des actifs naturels). Les principaux enseignements à retenir de cette recherche sont : (1) La modernisation agricole d’une région est un processus complexe qui nécessité des modalités d’action diversifiées et non standardiseés ; (2) Le modèle productiviste induit par une modernisation classique est difficilement gérable dans une région sous contrainte naturelle (besoin d’une reproduction optimale des ressources) ; (3) Au niveau des UP familiales ce qui compte c’est la sauvegarde des capacités endogènes de modernisation ; (4) La durabilité d’une modernisation agricole dans une région donnée est aussi liée à la diversification de l’économie régionale ; (5) La modernisation agricole même si elle apparaît à un certain moment « une affaire d’Etat », sa durabilité est l’affaire des agriculteurs et des organisations professionnelles représentatives de la diversité du monde agricole.

Mots clés : Modernisation, Agricultural production, Sidi Bouzid, Tunisia, Social sciences, Agricultural economics

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