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Doctorat
Pays-Bas
2005
Intensification de l’agriculture dans le Plateau Central du Burkina Faso : une analyse des possibilités à partir des nouvelles technologies
Titre : Intensification de l’agriculture dans le Plateau Central du Burkina Faso : une analyse des possibilités à partir des nouvelles technologies
Auteur : Ouédraogo, Souleymane
Université de soutenance : Rijks Universiteit Groningen
Grade : Doctor 2005
Introduction générale partielle
Au Burkina, la production agricole est encore tributaire de la pluviométrie. C’est
ainsi que des années de déficit alimentaire alternent avec celles des excédents en
fonction des aléas climatiques. D’une manière générale le pays est de temps en
temps déficitaire depuis la grande sécheresse des années 1973. Les populations
sont soumises à des famines saisonnières. Régulièrement, 500 à 600 mille
personnes sont menacées par la famine entre 1995 et 1997. Ce chiffre est passé à
800 mille pour l’année 1998.
D’importantes percées ont pourtant été réalisées dans le domaine de la sécurité
alimentaire. La production agricole par habitant (selon la FAO, 1996) serait
passée de 180 kg dans les années 1960 à 300 kg dans les années 1990.
Malgré cette amélioration, la situation est toujours critique particulièrement dans
le Plateau Central du pays, où l’offre agricole n’équilibre plus les besoins
alimentaires depuis de longue date. Les systèmes de production de cette partie
du pays n’arrivent plus à couvrir les besoins alimentaires de ceux qui y vivent et
ce sont les productions d’autres régions (Ouest, Est) et les importations qui
permettent de combler le déficit. Cette faible performance des systèmes de
production marque de façon très profonde la croissance économique du pays.
Autosuffisante jusque dans les années 1970, la région a été confrontée à la
conjonction de plusieurs facteurs (forte croissance démographique, aléas
climatiques intra et inter-annuels, dégradation du paysage) qui ont entraîné la
régression de son agriculture. Avec une densité moyenne de 50 hab./km2 , la
région présente un déficit moyen annuel de 24,6 %. Aussi, l’émigration a atteint
des proportions considérables.
Le Plateau Central présente tous les symptômes d’un système ayant rompu son
équilibre et dont le sous-développement ne cesse de s’accélérer.
Comment donc accélérer l’augmentation de la production agricole pour
satisfaire aux besoins d’une population sans cesse croissante et favoriser le
développement ? L’accroissement de la production agricole serait-elle possible à
travers des changements dans les structures de production, de manière à ce que
plus de production soit obtenue à partir des ressources disponibles ? En d’autres
termes, l’intensification de la production est-elle possible malgré les limites
qu’imposent les disponibilités foncières et les contraintes environnementales ?
C’est la seule alternative concrète de réaliser le progrès à court terme en matière
de réduction de la pauvreté rurale et de l’insécurité alimentaire, étant donné que
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la plupart des paysans n’ont guère de possibilité de revenu en dehors de
l’agriculture.
Depuis la sécheresse des années 1970, la recherche agricole internationale
(ICRISAT1 et SAFGRAD2 en particulier) s’est préoccupée des problèmes liés à
l’accroissement de la production agricole dans les régions arides et semi-arides
d’Afrique. La recherche nationale n’a pas été en reste. Tout comme la recherche
internationale, elle s’est d’abord investie dans la création des variétés à haut
potentiel de rendement. L’introduction de ces variétés, en relation avec
l’amélioration des pratiques agronomiques, devait permettre d’accroître la
production agricole selon le modèle de la révolution verte. Cette approche a été
de loin un succès. Des technologies ont été mises à la disposition des
producteurs qui ne les ont pas adoptée. Elle a longtemps ignoré la complexité
des systèmes et des unités de production. C’est dans le contexte de cet échec
qu’est née la recherche sur les systèmes de production non pas pour remplacer la
recherche en station, mais comme un complément indispensable en milieu
paysan. De part sa nature pluridisciplinaire, elle permettait de comprendre le
comportement des systèmes et des unités de production en relation avec le
milieu et les motivations.
Page publiée le 4 avril 2008, mise à jour le 2 juin 2022