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Doctorat
Belgique
Efficacité d’une approche de counseling centré sur le patient dans la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë modérée du jeune enfant, en milieu rural, au Burkina Faso.
Titre : Efficacité d’une approche de counseling centré sur le patient dans la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë modérée du jeune enfant, en milieu rural, au Burkina Faso.
Auteur : Ouedraogo Nikiema, Laetitia
Université de soutenance : Université libre de Bruxelles
Grade : Doctorat en Sciences de la santé Publique 2017
Résumé partiel
Malgré les nombreux efforts consentis sur les plans international et national, la malnutrition demeure un défi majeur de santé publique au 21ième siècle chez les enfants de moins de 5 ans, particulièrement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. La malnutrition aiguë modérée est la forme la plus fréquente de malnutrition aiguë dans ces pays. Au Burkina Faso, 10 % des enfants de moins de 5 ans souffrent d’une malnutrition aiguë modérée et 20 % d’un retard de croissance modéré. Parmi les facteurs explicatifs de cette situation, on trouve d’une part les pratiques d’alimentation inappropriées du nourrisson et du jeune enfant, d’autre part les insuffisances du système de santé en raison de la mise en œuvre incomplète des programmes promotionnels et préventifs de nutrition. La stratégie de prévention de la malnutrition dans les pays à revenus faibles et intermédiaires mise en place depuis les années 1990 associe surveillance de la croissance et éducation nutritionnelle dans des programmes de suivi et de promotion de la croissance du jeune enfant. Deux approches sont préconisées dans le traitement de la malnutrition aiguë modérée : i) Une approche communicationnelle afin de faire évoluer les pratiques et pour la promotion des pratiques appropriées d’alimentation de complément. Cette approche est préconisée dans la plupart des pays à revenus faibles et intermédiaires ; elle est combinée avec des recommandations diététiques orientées vers l’utilisation d’aliments disponibles dans les ménages ; ii) la fourniture d’aliments de supplément fortifiés et riches en énergie, préconisés dans les situations d’urgence et dans certains pays soutenus par des organisations non gouvernementales. Les deux approches sont attrayantes, mais leur efficacité et le rapport coût-efficacité n’ont à ce jour pas été prouvés, de telle sorte qu’il n’existe jusque-là aucun consensus sur la meilleure stratégie de traitement de la malnutrition modérée .En revanche, des interventions basées uniquement sur l’éducation des mères, associées à une formation des agents de santé sur les pratiques alimentaires adéquates du jeune enfant et de la femme en âge de procréer ont prouvé leur efficacité en termes d’évolution des connaissances des mères et d’amélioration de la croissance des enfants.Dans le but de contribuer à la réflexion sur les meilleures stratégies de prévention de la malnutrition aiguë, de promotion de la croissance du jeune enfant et de traitement de la malnutrition aiguë modérée, dans un contexte de ressources limitées, des études ont été réalisées dans le district sanitaire de Houndé, à l’ouest du Burkina Faso. Méthodologie En vue d’atteindre notre objectif, une série d’études a été réalisée depuis 2008 dans le district sanitaire de Houndé : Une étude transversale sur l’ensemble des centres de santé primaires du district sanitaire de Houndé en décembre 2008 ; l’objectif principal était d’identifier les insuffisances dans les prestations de services de nutrition pour les enfants de moins de 5 ans, aussi bien dans les soins préventifs que curatifs ; Une étude transversale, en population, pour estimer la prévalence des différentes formes de malnutrition du jeune enfant et le poids des déterminants immédiats que sont les pratiques d’allaitement et d’alimentation de complément, ainsi que la morbidité ; Un essai communautaire randomisé apparié à deux bras, ayant inclus 12 centres de santé entre 2009 et 2012 ; l’objectif était d’évaluer l’efficacité de la formation des agents de santé sur l’approche de soins centrée sur les besoins du patient, d’une part sur les pratiques d’allaitement et d’alimentation de complément, d’autre part sur l’état de santé et la croissance de l’enfant jusqu’à 18 mois ; Un essai communautaire randomisé à trois bras, ayant inclus 18 centres de santé entre 2010 et 2011 ; l’objectif était d’évaluer la faisabilité et l’efficacité de trois stratégies dans le traitement des enfants modérément malnutris : un aliment thérapeutique prêt à l’emploi localement produit, le CSB++ fourni par le PAM, et un counseling centré sur l’enfant et spécifique au contexte.RésultatsL’étude transversale au niveau des centres de santé a montré que la capacité structurelle des services de santé primaires était faible, avec des insuffisances dans l’offre de soins liée à la nutrition. Le score global moyen de soins pour un enfant malade était de 6,5 (intervalle de confiance : 5,9, 7,0) pour un maximum de 20 points. Le score de qualité le plus bas concernait la pratique de la communication : 5,5 (intervalle de confiance : 4,8, 6,2) sur 20 points. La taille de l’enfant a rarement été mesurée lors des consultations ; les pratiques d’alimentation ont été évaluées dans seulement 31,5 % des consultations ; enfin, le conseil sur les pratiques d’alimentation en cas de maladie n’a été fourni que dans 44,1 % des cas
Page publiée le 6 décembre 2018